samedi 24 juillet 2010

 

Nouveau livre gratuit « L’humanité au sein de l’univers »


Depuis plus d’une année, je travaille sur un livre que j’ai intitulé « l’humanité au sein de l’univers ».

Un loisir super intéressant pour un retraité!

En fait, je suis fasciné par cette humanité dont je fais partie et dont on ne connaît pas le portrait global. Le XXIe siècle sera certainement crucial pour l’avenir de l’humanité.

Mais, que savons-nous exactement sur le sujet et comment se présente le portrait évolutif global de ces milliards d’êtres humains répartis par pays et nations ?

Ne trouvant pas de document synthèse sur le sujet en question, je me suis dit que je pouvais tenter de regrouper de multiples sources d’information à l’aide d’Internet et du moteur de recherche GOOGLE et produire un essai qui remplisse cette fonction. Ce document s’appuie sur les travaux d’une multitude d’auteurs et peut être sujet à la critique ou l’objet de controverses.

L’auteur présente une œuvre qui se veut rassembleur, avec la conviction que d’autres sauront faire mieux ou en seront inspirés en vue d’approfondir l’ensemble des sujets abordés.

Je viens de compléter l'ouvrage en question. Qui que vous soyez, vous pouvez télécharger gratuitement le document au complet (en format PDF) à l'adresse suivante :

http://www.mediafire.com/file/5t7g5mb51x7lxx3/Humanitedanslunivers.pdf

GRANDES LIGNES DU DOCUMENT

Auteur : Ronald Doucet

Titre de l'essai : « L'HUMANITÉ AU SEIN DE L’UNIVERS »

Dernière révision : 26 août 2010

LES DIFFÉRENTES PARTIES OU SECTIONS :

AVANT-PROPOS

INTRODUCTION

TABLE DES MATIÈRES

Section # 1 L’homme s’interroge et veut tout savoir

Section # 2 L’héritage des temps passés

Section # 3 L’homme et son environnement spatial

Section # 4 L’homme et sa condition d’« être humain »

Section # 5 Début XXIe siècle : la nouvelle donne pour l’humanité

Section # 6 Les piliers du développement durable

Section # 7 Le XXIe siècle et ses nombreux défis

Section # 8 L’humanité en marche vers le futur

Section # 9 Les derniers territoires terrestres à prospecter

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE THÉMATIQUE


Bonne lecture!

RD

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vendredi 13 mars 2009

 

Neuf milliards d'individus en 2050





Faut-il s'inquiéter de tant d'hommes et de femmes sur la terre? Finalement, Malthus aura-t-il le dernier mot ?

Voici un article qui nous donne les prévisions de la progression de la population mondiale jusqu'en 2050.

(VOIR AUSSI LE SITE : http://www.populationmondiale.com/)

La population mondiale devrait dépasser les neuf milliards d'individus en 2050, contre 6,8 milliards cette année et 7 milliards début 2012, selon des estimations de l'ONU publiées mercredi, le 11 mars 2009.

La plupart des nouveaux habitants de la planète vivront dans les pays en développement, dont la population passera de 5,6 milliards d'individus cette année à 7,9 milliards en 2050. L'augmentation se répartira entre la tranche d'âge de 15 à 59 ans (1,2 milliard supplémentaire) et les plus de 60 ans (1,1 milliard).

Selon ces estimations révisant les projections officielles de l'ONU de 2008 sur la population mondiale, les pays les plus développés ne devraient voir leur population augmenter que légèrement, passant de 1,23 à 1,28 milliard d'habitants au cours de la même période. La population des pays développés aurait même tendance à diminuer, passant à 1,15 milliard d'individus, sans le solde migratoire positif en provenance des pays en développement, qui devrait s'établir aux alentours de 2,4 millions de personnes chaque année entre 2009 et 2050. De 2005 à 2010, le solde migratoire contribuera deux fois plus que l'accroissement naturel à l'augmentation de la population dans huit pays ou régions: la Belgique, Macao, la République tchèque, le Luxembourg, le Qatar, Singapour, la Slovénie et l'Espagne.

Pour la période 2010-2050, les principaux pays connaissant un solde migratoire positif devraient être les Etats-Unis (+1,1 million par an), le Canada (+214.000), la Grande-Bretagne (+174.000), l'Espagne (+170.000), l'Italie (+159.000), l'Allemagne (+110.000), l'Australie et la France (+100.000 chacune). Les pays connaissant un solde migratoire négatif devraient être le Mexique (-334.000 par an), la Chine (-309.000), l'Inde (-253.000), les Philippines (-175.000) et le Pakistan (-161.000). La population des 49 pays les moins développés devrait doubler, passant de 840 millions de personnes cette année à 1,7 milliard en 2050.

La croissance démographique des autres pays en développement, bien que robuste, devrait être moins rapide, passant de 4,8 à 6,2 milliards d'individus. Le scénario le plus probable prévoit une baisse de la fécondité, qui passera de 2,56 enfants par femme pour la période 2005-2010 à 2,02 enfants par femme pour la période 2045-2050. Ces données, fournies par le département des affaires économiques et sociales de l'ONU, montrent aussi que la baisse de la fécondité se traduira par un vieillissement de la population.

Dans les pays les plus développés, 22% de la population a déjà 60 ans ou plus et cette proportion pourrait passer à 33% en 2050, le nombre de personnes âgées représentant alors le double de celui des enfants. Aujourd'hui, 9% seulement de la population des pays en développement a 60 ans ou plus, mais cette proportion devrait passer à 20% en 2050. Cette étude intègre les données les plus récentes provenant de recensements nationaux et de plusieurs études de la population menées à travers le monde.

RD

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dimanche 22 février 2009

 

Liste des articles et des documents à consulter

Liste des articles et des documents à consulter

Pour un échange d'information, me contacter à l'adresse suivante : philomage@hotmail.com

LISTE DES DOCUMENTS À CONSULTER ou À TÉLÉCHARGER GRATUITEMENT

Dans le répertoire « HUMANITÉ », vous retrouverez les documents suivants :

Titre :

« 60 ans des droits de l’homme », Dossier (PDF)
« Utopie. La quête de la société idéale en Occident », Résumé (PDF)
« À la recherche de Dieu », Diaporama (PPS)
« Avenir de l’humanité », Essai (PDF)
« Liste des bibliothèques en ligne » Carnet (PDF)
« L’immortalité de l’homme, une utopie? » Essai (PDF)
« Recueil de textes sur la mort » Textes (PDF)


Pour consulter ces documents et/ou vous en faire une copie gratuitement, cliquez sur son lien hypertexte ou allez à gauche, dans la section « LINKS », sur DOCUMENTS À CONSULTER.


LISTE DES ARTICLES ARCHIVÉS

Mars 2009

13 mars 2009 : « Neuf milliards d'individus en 2050 »

Février 2009

3 février 2009 : « Vers une civilisation humaniste »
6 février 2009 : « Jacques Monod, un grand humaniste »
9 février 2009 : « La crise économique: causes et effets »
9 février 2009 : « Utopie. La quête de la société idéale en Occident »

Janvier 2009

1er janvier 2009 : « Bonne année 2009 à tous »
25 janvier 2009 : « Mondialisation de la maltraitance des vieux »
27 janvier 2009 : « L’internet du futur »

Décembre 2008

10 décembre 2008 : « Le site « HOMINIDÉS »
10 décembre 2008 : « UN MILLIARD D’HUMAINS SOUFFRENT DE LA FAIM »
12 décembre 2008 : « WORLDOMETERS, Statistiques mondiales en temps réel »
23 décembre 2008 : « 10 décembre 2008, 60 ans de droits de l'homme »
23 décembre 2008 : « L'humanisme à l'ère du numérique »

Avril 2008

1 avril 2008 : « Notre planète surpeuplée? »

Février 2008

2 février 2008 : « Des solutions face à l’épuisement des ressources. »

Décembre 2007

2 décembre 2007 : « Les inconnus de la destinée de l’humanité. »

Octobre 2007

14 octobre 2007 : « FORMER LES ACTEURS DU FUTUR. »

Septembre 2007

4 septembre 2007 : « L’homme en quête de DIEU. »
4 septembre 2007 : « L’énorme portée de la question de l’existence de DIEU. »
19 septembre 2007 : « Le Bing Bang et DIEU. »

Juillet 2007

1 juillet 2007 : « Que sont les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ? »
2 juillet 2007 : « La problématique « États-Unis d’Afrique » »
2 juillet 2007 : « Quels États-Unis pour l’Afrique ? »
5 juillet 2007 : « Les résultats du Sommet à ACCRA. »
7 juillet 2007 : « Les microbes tueurs du nouveau millénaire. »
7 juillet 2007 : « Aux frontières d’un nouvel eugénisme? »
7 juillet 2007 : « Trois clés de la génétique. »
7 juillet 2007 : « Eugénisme: les leçons de l’histoire. »
8 juillet 2007 : « Dieu, la génétique et l’embryon. »
8 juillet 2007 : « États-Unis: scénarios de rêve ou cauchemars? »
8 juillet 2007 : « Inde: la science facilite la sélection sexiste. »
8 juillet 2007 : « Débat: la loi chinoise est-elle eugénique? »
8 juillet 2007 : « Le clonage humain, bébé controversé de Dolly (Grande-Bretagne). »
8 juillet 2007 : « Allemagne: le poids du passé en eugénisme. »
8 juillet 2007 : « Les « gènes » de l’inégalité. »
8 juillet 2007 : « La génétique : un rendez-vous crucial. »

Juin 2007

11 juin 2007 : « Qu’est-ce que l’humanité? »
13 juin 2007 : « Les inégalités des chances dans le monde. »
13 juin 2007 : « La Banque mondiale et les pays en développement. »
25 juin 2007 : « Les pratiques religieuses dans le monde. »
29 juin 2007 : « En 2008, un humain sur deux sera citadin. »

Mai 2007

1e mai 2007 : « Le développement d’une conscience planétaire »
13 mai 2007 : « Dans les prochains 100 ans, à quoi doit-on s’attendre comme avenir? »

Avril 2007

18 avril 2007 : « La destinée de l’humanité, une question préoccupante. »
21 avril 2007 : « La Terre pourrait avoir des « sœurs ». »

RD

lundi 9 février 2009

 

Utopie. La quête de la société idéale en Occident


VOLUME À LIRE POUR BIEN COMPRENDRE LES UTOPIES SOCIÉTALES MODERNES.

PRINCIPAUX AUTEURS : Lyman Tower , Roland Schaer , Collectif
Paru le : 04/04/2000
Editeur : Fayard
Nb. de pages : 368 pages
Pour un aperçu plus détaillé du volume, voir mon BLOG, à la section LINKS, dans MES DOCUMENTS À CONSULTER, répertoire HUMANITÉ. Ce document est disponible en PDF pour fins de lecture ou d’impression.
RÉSUMÉ DU VOLUME
Rédigé par une équipe d'éminents spécialistes français et américains, cet ouvrage constitue une véritable synthèse, magistrale et inédite, de l'histoire de l'utopie dans la culture occidentale, depuis les sources antiques et bibliques jusqu'à la fin du XXe siècle.
Les récits d'origine, venus de la Bible et de l'Antiquité gréco-latine, où sont décrits des lieux de félicité (les îles Fortunées, le jardin d'Éden ou le paradis terrestre) et des époques heureuses (l'âge d'or) hantent longtemps l'attente d'un monde idéal et sont relayés par une littérature médiévale riche de quêtes et de voyages initiatiques, allégoriques ou réels, vers des pays enchantés, puis, dans l'Italie de la Renaissance, par les architectures idéales de Léonard de Vinci ou de Filarete.
L'événement majeur est alors la découverte d'un nouvel Eldorado : l'Amérique ; cet événement est précisément contemporain de l'invention, par Thomas More, du mot et du genre littéraire qu'est l'utopie. De la cité du Soleil de Campanella aux communautés, puritaines ou catholiques, qui vont s'établir aux Amériques, l'espérance utopique entretient l'idée d'une régénération des sociétés chrétiennes tandis que le thème du bon sauvage devient une forme classique de la pensée utopique, celle du retour à la nature.
Avec le XIXe siècle, les utopies sociales prolifèrent : colonies et communautés, expériences et théories traduisent l'espérance d'une émancipation collective (Robert Owen et la New Harmony, les saint-simoniens, Prosper Enfantin, Fourier et son Phalanstère, les communautés religieuses américaines des quakers et des shakers). Le XXe siècle oscille entre de puissantes aspirations au changement, nourries d'utopies et constamment réactivées, et la découverte des totalitarismes, qui apparaissent comme l'envers de l'utopie et qu'avaient pressentis de grands romanciers comme Wells, Zamiatine, Huxley et Orwell.
Wells rêve d'une " machine à remonter le temps ", Capek invente le mot " robot ", Lang tourne Metropolis. Les artistes russes et soviétiques des années 19 15 à 1923 (Malevitch, Lissitzky, Pounine) illustrent la quête d'un art nouveau qui est en même temps celle d'un monde nouveau. Changer l'espace, c'est l'objet que poursuivent les créateurs de villes nouvelles : Le Corbusier, Perret, Hilberseimer.
Les expositions universelles et notamment celle de New York, en 1939, préfigurent le bouleversement des modes de vie et l'american way of life de l'après-guerre.
De l'hygiénisme à l'eugénisme, jusqu'à la " solution finale ", l'entreprise nazie, rapprochée ici des intuitions d'un Huxley ou d'un Orwell, est la face noire, totalitaire, de l'utopie. Avec les années soixante et soixante-dix renaît l'aspiration à changer la vie, des mouvements communautaires américains - Twin Oaks, l'Ecotopie de Callenbach - à la contre-culture, dont les héritiers sont les actuels mouvements en faveur de la reconnaissance des minorités, en passant par Mai 68 et les profondes transformations survenues dans les rapports sociaux.
En convoquant tous les registres - philosophie, histoire, architecture, arts plastiques -, en mobilisant une très riche iconographie puisée dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, de la New York Public Library, et de plusieurs musées (manuscrits, estampes, dessins, cartes et plans, éditions rares. ), l'ouvrage brosse une fresque de deux mille cinq cents ans d'utopie, à travers laquelle s'exprime au fond la quintessence de la civilisation occidentale : ses rêves, ses désirs, ses idéaux, ses tentations, ses illusions, sa complexité.
RD

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La crise économique: causes et effets


Opinion de Vlad Grinkevitch, publiée par l’agence russe RIA Novosti, 11 novembre 2008





N. B. RIA Novosti est une agence russe d’information internationale

MON COMMENTAIRE PERSONNEL :

L’analyse de M. Grinkevitch nous semble receler des éléments explicatifs incontournables. N’étant plus dans une structure de croissance de la consommation de masse dans les principaux pays consommateurs (Amérique du Nord et Europe Unie), les pays émergents (Chine, Inde, pays de l'Asie du Sud-est et de l’Amérique latine) ne peuvent prendre la relève et soutenir cette consommation de masse mondialisée et la relancer. D’où recul de la production de masse à l’échelle planétaire et crise économique majeure. En somme, le Capitalisme est victime de sa propre efficacité à produire. Il doit continuellement trouver des débouchés pour écouler sa production dans une spirale de croissance continue.

Serait-ce une bonne occasion pour faire en sorte que les pays émergents du monde entier accèdent à un véritable niveau de vie minimum pour leur population en ce début de XXIe siècle? Pourquoi pas!
TEXTE DE M. GRINKEVITCH :

« Cet été, en évoquant la fièvre des marchés mondiaux des valeurs, les économistes la qualifiaient de "certaine turbulence" provoquée par la crise hypothécaire aux États-Unis. Mais au début de l'automne, ils parlaient déjà de "crise financière globale". A l'heure actuelle, les leaders mondiaux examinent les perspectives de réorganisation du monde après la crise, en reconnaissant de fait que l'actuel cataclysme est susceptible de détruire complètement les systèmes économique et politique qui se sont formés pendant les dernières décennies.
God bless America
Tout récemment, ceux qui n'aiment pas les États-Unis ricanaient avec méchanceté: l'Amérique tombe en ruines! Le colosse s'est avéré avoir des pieds d'argile! Cependant, de nombreux américanophobes sont aujourd'hui prêts à répéter comme un mantra les mots "God bless America". Même les personnes n'ayant aucune notion d'économie se sont rendu compte que si l'économie américaine s'écroule, sous ses ruines seront enterrées les économies de nombreux pays émergents et même développés.
Le système économique mondial est un mécanisme immense et complexe, où la défaillance d'un seul élément peut entraîner de sérieuses perturbations de fonctionnement. Or, les États-Unis ne sont pas qu'un petit élément, ils sont un ressort qui met en marche le système entier. La part des États-Unis dans l'économie mondiale dépasse 50%, l'Amérique consomme plus d'un quart du pétrole produit dans le monde et son marché est la cible des exportations mondiales. Le contrôle des flux financiers alimente le budget des États-Unis et leur permet de gérer le potentiel industriel dispersé à travers le globe.
C'est uniquement grâce à un système financier sophistiqué qu'il a été possible de garder sous contrôle un tel colosse. Ce système a commencé, un beau jour, à vivre sa propre vie, ayant formé une "économie fictive". En d'autres termes, les bénéfices des institutions financières ne dépendaient plus de la production réelle, mais étaient réalisés au moyen d'opérations financières complexes. Il était tellement profitable de faire de l'argent à partir de l'argent que les capitaux accumulés dans la "bulle financière" étaient plusieurs fois plus importants que ceux qui circulaient dans l'économie réelle.
Regardez attentivement
Il est désormais clair que les causes du cataclysme économique ne sont pas dues uniquement à la crise des crédits hypothécaires aux États-Unis. Aussi étrange que cela puisse paraître, celles-ci étaient déjà présentes dès l'apparition du modèle économique contemporain.
Un principe qui paraît simple au premier regard est à la base des économies de marché: "la demande appelle l'offre". Au XXe siècle, un phénomène paradoxal a été constaté: dans un contexte de production de masse, l'abondance de l'offre peut engendrer sa propre demande. Dans le cas idéal, ce processus doit se répéter sans cesse en assurant une croissance indéfinie de l'économie. Or, une économie "en croissance permanente" a besoin d'un boom ininterrompu de la consommation. Les banques prêtaient donc sans cesse de l'argent au "consommateur idéal", en abaissant toujours la barre, et elles ont fini par en prêter même à des emprunteurs manifestement insolvables.
Le marché surchauffé des crédits hypothécaires aux États-Unis s'est avéré le maillon le plus faible de ce schéma. C'est seulement au premier abord que le système hypothécaire semble le mieux protégé contre les mauvais payeurs. Certes, la banque possède comme garantie un bien immobilier, mais dans le contexte de non-paiement massif, cette garantie ne sert à rien. Imaginez la situation suivante: l'emprunteur fait faillite, et le créancier reçoit son appartement. Mais la banque n'a pas besoin de celui-ci, elle a besoin d'argent, et l'appartement est mis en vente. C'est alors que le système dérape: le marché débordant déjà de propositions, la banque n'arrive pas à récupérer son argent.
Pourquoi se préoccuper des problèmes d'Outre-Atlantique?
Pourquoi les Russes doivent-ils se préoccuper de la faillite des banques américaines et de la chute du Dow Jones? Parce que le marché des valeurs russe est très dépendant de la conjoncture mondiale. La plupart de ses acteurs sont des spéculateurs financiers étrangers qui, en cas de problèmes, commencent par retirer leur argent des marchés volatils en développement, dont fait partie celui de la Russie. Au milieu de l'été 2008, les investisseurs financiers se sont mis à quitter le marché des valeurs russe, en provoquant ainsi la chute des cours à la bourse et la panique.
Le secteur réel de l'économie devrait être la victime suivante de la crise. Cela ressemble, en effet, à une réaction en chaîne. Les banques américaines, même celles qui n'ont pas été touchées par la crise, ont suspendu, à tout hasard, l'octroi de crédits à l'économie américaine et, à plus forte raison, européenne. Les institutions de crédit de l'Europe, elles, ont peur de prêter de l'argent aux banques et compagnies russes.
Mais la plupart des secteurs de l'économie réelle fonctionnent à crédit, et si le système bancaire mondial ne recommence pas à accorder des crédits au secteur réel, un ralentissement de la croissance économique, puis une récession seront inévitables. En Russie, ce sont le commerce de détail et le secteur du bâtiment qui ont été les premières victimes de la "crise de défiance", comme les économistes ont caractérisé le refus des banques d'accorder des crédits. Mais les commerçants et le secteur du bâtiment pourraient être soutenus par l'État. Il est cependant beaucoup plus contrariant que la récession de l'économie mondiale puisse priver l'État russe de sa principale source de revenus: les pétrodollars.
Au milieu de l'automne, les prix du pétrole ont commencé à baisser. Ceci devait arriver tôt ou tard: on a plus d'une fois parlé du caractère spéculatif des prix trop élevés des hydrocarbures. Ces derniers temps, les contrats à terme sur le pétrole sont devenus une sorte de monnaie alternative, dans laquelle les spéculateurs financiers plaçaient volontiers leurs disponibilités. L'enthousiasme des spéculateurs était nourri de cette foi mythique en une croissance éternelle de l'économie mondiale; or, on sait bien que l'économie en croissance permanente éprouve un besoin toujours croissant de ressources, et les fournisseurs de matières premières n'ont donc rien à craindre. L'agitation spéculative était réchauffée par les économies émergentes de la Chine et de l'Inde, qui augmentaient sans cesse leur consommation d'hydrocarbures. Des têtes brûlées parmi les experts prédisaient même l'augmentation du prix de l'or noir jusqu'à 200 dollars le baril vers la fin de cette année. Ce ne fut pas le cas.
Si l'éclatement de la bulle financière a été plutôt une chose abstraite pour la majorité des Russes, le "bang" de la bulle pétrolière, lui, sera entendu par tout le monde. Les hydrocarbures sont le principal produit d'exportation de la Russie, assurant plus de la moitié des revenus provenant de l'étranger, et constituent en outre l'une des principales sources de recettes budgétaires de l'État.
Un dragon de papier et des îlots de stabilité
A l'heure actuelle, les experts économiques cherchent fiévreusement une réponse à la question de savoir quel pays sera le moins touché par cette tempête économique, mais aussi quelle économie constituera un "havre de paix" pour les investisseurs. L'Extrême-Orient avec la Chine en tant que leader régional ont été les premiers candidats à ce rôle.
En effet, pourquoi pas? Il y a un an, on prédisait que la Chine pourrait jouer le rôle de nouveau centre mondial, et le yuan chinois devrait devenir, dans les 30 années à venir, au moins la troisième monnaie mondiale après le dollar et l'euro. Au cours de ces vingt dernières années, l'économie de "l'Empire Céleste" croissait à raison de 10% par an; cette région recèle 80% du potentiel mondial de production. A la fin de l'année dernière, cinq "blue chips" chinois et seulement trois entreprises américaines faisaient partie du Top-10 des compagnies ayant le niveau de capitalisation le plus élevé. Enfin, Jim Rogers et Warren Buffet, des hommes parmi les plus riches du monde, ont converti en yuans et en actions de compagnies chinoises les actifs en dollars qu'ils détiennent.
En réalité, le dragon chinois n'est aujourd'hui qu'un décor en couleurs. La structure économique de la Chine est relativement instable en raison de son développement hétérogène: des villes ultramodernes et des technopôles du littoral du Pacifique contrastent avec les régions rurales "moyenâgeuses", dont les habitants sont obligés de cueillir du bois mort ou de voler du charbon pour chauffer leurs maisons.
Mais l'essentiel est que l'économie de la Chine, aussi bien que celle de la Russie, dépend de facteurs extérieurs, notamment du capital de la diaspora chinoise à l'étranger (ce sont ces émigrés qui ont financé les percées technologiques de la Chine) et des marchés occidentaux, principaux destinataires de la production des entreprises chinoises.
L'Asie s'est révélée mal préparée à devenir un débouché de réserve, qui s'avère tellement important lorsqu'une crise financière risque de dégrader la capacité d'achat des habitants du Vieux et du Nouveau monde. La population pauvre de la Chine et de l'Inde n'est tout simplement pas prête à consommer. Au début du XXIe siècle, les dirigeants chinois ont déployé de grands efforts en vue d'accroître les échanges commerciaux de détail à l'intérieur du pays. Il leur a fallu augmenter les salaires ainsi que la masse monétaire. Mais la population a consacré la plupart de ces sommes supplémentaires à faire des économies et non à consommer. Selon certaines estimations, la croissance des dépôts bancaires dans le pays dépasse non seulement celle des échanges commerciaux, mais également celle de la masse monétaire. La majorité des Chinois économisent pour s'assurer une vieillesse sécurisée, pour payer l'éducation de leurs enfants et les soins médicaux, et 70% du PIB chinois sont réalisés en dehors du pays.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce sont les petits Etats d'Europe orientale qui ont le plus de chances de surmonter la crise avec le moins de pertes. Leurs économies sont encore peu intégrées dans le système international de division du travail. Parmi les pays qui pourraient devenir des îlots de stabilité, on trouve la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. »

RD

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vendredi 6 février 2009

 

Jacques Monod, un grand humaniste


C'est dans son essai « LE HASARD ET LA NÉCESSITÉ », publié aux éditions Seuil, Paris, en 1970 que l'on retrouve l'essentiel de la pensée humaniste du biologiste Jacques MONOD.
« Le Hasard et la Nécessité » est un essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne. Cet essai traite des avancées de la génétique et de la biologie moléculaire et de leur conséquences philosophiques. Les concepts de code génétique, de "révélation" épigénétique sont notamment présentés, tandis que l'animisme, le vitalisme et le prédéterminisme, ainsi que le matérialisme dialectique se voient réfutés.
Source :
LES FICHES DE LECTURE de la Chaire D.S.O.
Patrick GINTER DEA 128 fc - e-management - Paris IX Dauphine
L'AUTEUR ET SON ESSAI
Jacques Monod (1910-1976) est un des pères fondateurs de la biologie moderne moléculaire et génétique. Chercheur français, il reçut le Prix Nobel de médecine en 1965. Son ouvrage, Le hasard et la nécessité (1970) est le fruit d'une réflexion philosophique et épistémologique par laquelle il fait une synthèse de sa vie de chercheur et de ses actions, donne un sens à la science biologique moderne, comme le Sisyphe de Camus enseigne la fidélité supérieure et lutte vers les sommets avec son rocher pour n'avoir de cesse d'être heureux. Cet essai est fondé sur une série de conférences (les " Robbins Lectures ") données en février 1969 au collège Pomona, en Californie, et d'un cours au Collège de France pendant l'année scolaire 1969-1970. Nœud d'un chassé-croisé entre sciences biologiques, en particulier moléculaires et génétiques, sciences physiques et chimiques, et sciences naturelles, il s'inspire explicitement autant de Darwin que de Démocrite, pour remettre en cause le matérialisme dialectique, introduire la notion de " nécessité " évolutionniste au niveau macro-moléculaire tout en maintenant la constatation du " hasard " au niveau micro-moléculaire. Il souhaite en conclusion l'avènement d'un monde moderne où la recherche de la connaissance sera la valeur commune fondamentale, permettant l'harmonie entre nos croyances encore trop inspirées d'animisme, et nos usages et connaissances induits des progrès de la science et de la technologie.
C'EST DANS SON DERNIER ENCHAÎNEMENT LOGIQUE QUE J'AI RETROUVÉ LE MEILLEUR DE SA PENSÉE : (à la toute fin du texte, VOIR « Proposition sur l'évolution de l'Homme »)
LES QUESTIONS POSÉES
Dans cet ouvrage, comme tout au long de ses recherches en biologie moléculaire et génétique, J. Monod s'interroge sur le rôle particulier des protéines au niveau microscopique -et de l'ADN en particulier- comme agents moléculaires de la téléonomie structurale et fonctionnelle. Il cherche finalement à inclure l'espèce humaine dans son analyse de l'évolution des espèces vivantes, alors qu'elle n'apparaissait pas encore dans les théories de Ch. Darwin s'inspirant pourtant déjà des facteurs héréditaires, et réfléchit sur l'influence réciproque des facteurs du hasard et de la nécessité aux niveaux microscopique et macroscopique des êtres vivants.
Son ouvrage se veut plus philosophique que scientifique, en cela qu'il cherche à bien différencier entre les idées suggérées par la science (et les conclusions qu'il tirera lui-même de son importante expérience et connaissance de chercheur en biologie et médecine), et la science elle-même.
LES POSTULATS
Darwin transposait au 19è siècle, la notion d'hérédité aux sciences naturelles, et partait ainsi du principe que cela est possible a priori. Un autre postulat était la contraignante domination des mécanismes héréditaires dans les phénomènes d'évolution des espèces. J. Monod rappelle ainsi tout d'abord que la Nature est objective et non projective, postulat pur et à jamais indémontrable, car il est évidemment impossible d'imaginer une expérience qui pourrait prouver la non-existence d'un projet, d'un but poursuivi où que ce soit dans la nature.
J. Monod apporte à cette vision les derniers apports de la " biologie moléculaire du code génétique " qu'il qualifie de théorie physique de l'hérédité, élargit ainsi les postulats de départ, et introduit les propriétés " cognitives " tant au niveau cellulaire comme la manifestation indirecte des facultés discriminatives de quelques protéines et surtout de l'ADN, qu'au niveau de l'individu dans sa capacité " limitée " par les lois de la chimie entre autres, à s'adapter à son environnement. Il postule de plus le double paradoxe d'un facteur de hasard et d'un facteur de nécessité, expliquant l'évolution des êtres dans l'univers, et de l'Homme en particulier, l'objectivité nous obligeant à reconnaître aussi le caractère téléonomique des êtres vivants.
LES HYPOTHÈSES
Les hypothèses à l'origine des réflexions de J. Monod se transforment ici en postulats ou propositions que l'auteur cherche à appuyer tout au long de son ouvrage.
LES RÉPONSES
Les dernières avancées de la génétique et de la biologie moléculaire amène J. Monod à réintroduire le facteur téléologique, contrairement à Ch. Darwin, pour qui l'évolution n'a pas de but et telle espèce aujourd'hui adaptée à son environnement, peut demain périr avec une transformation de celui-ci si une mutation préalable ne l'a pas dotée de qualités assurant sa survie dans le nouveau contexte. Il n'y a donc chez Darwin ni adaptation ni hérédité des caractères acquis, contrairement à ce que démontre J. Monod en s'inspirant d'une citation de Démocrite (père de l'épistémologie) dès le début de son ouvrage : " Tout ce qui existe dans l'univers est le fruit du hasard et de la nécessité ".
Il est indispensable de reconnaître les trois propriétés caractéristiques des êtres vivants, qui se distinguent ainsi de tous les systèmes présents dans l'univers : l' invariance reproductive ou génétique s'exprime et se révèle à travers la morphogenèse autonome, de la structure moléculaire et cellulaire, qui constitue l'appareil téléonomique. Selon Ch. Darwin, l'invariance précède nécessairement la téléonomie, en cela qu'elle transfert cette propriété d'invariance capable de " conserver le hasard " et d'en soumettre les effets au jeu de la sélection naturelle. D'après J. Monod, cette approche ne pouvait, en son temps, prendre en compte les mécanismes chimiques de l'invariance reproductive, ni la nature des perturbations que souffrent ces mécanismes, et reste trop empreinte de déterminisme. Sa thèse est qu'elle ne contient pas une classe d'objet ou de phénomènes, mais constitue un événement particulier, compatible mais non déductible des principes d'invariance et de téléonomie. Donc essentiellement imprévisible, ayant le droit d'exister, mais non pas le devoir.
Le message ainsi porté par une séquence de radicaux dans une fibre polypeptidique, qui semble écrit au hasard, est pour autant chargé d'un sens téléonomique de la structure globulaire, traduction à trois dimensions de la séquence linéaire. Dans l'ontogenèse d'une protéine fonctionnelle, le hasard ainsi capté, conservé, reproduit par la machinerie de l'invariance et ainsi converti en ordre, règle, donc nécessité. Ainsi, si chimiquement, les constituants sont les mêmes, c'est l'ADN qui assure l'invariance de l'espèce face à la prodigieuse diversité morphologique et physiologique qui pourrait découler de la combinaison de ces constituants primaires.
La définition du gène comme porteur invariant des traits héréditaires, au travers des mécanismes de réplication et de traduction, complète et éclaire ainsi d'un jour nouveau la théorie de l'évolution sélective. C'est l'appareil téléonomique, tel qu'il fonctionne lorsque s'exprime pour la première fois une mutation qui définit les conditions initiales essentielles de l'admission, temporaire ou définitive, ou du rejet de la tentative née du hasard. C'est de ce fait que l'évolution elle-même paraît accomplir un " projet ".
Chez l'Homme, plus encore que chez tout autre animal, c'est le langage et le comportement individuel autant que collectif, donc également culturel, qui oriente la pression de sélection (au sens darwinien) et donc l'évolution du génome humain. D'où l'importance selon l'auteur de reconnaître la connaissance, ou plutôt l'éthique de la connaissance, comme projet fondamental commun de l'espèce humaine, pour harmoniser les peurs de nos sociétés modernes victimes selon lui du paradoxe entre les croyances philosophiques et religieuses encore trop empreintes d'animisme, et la vie actuelle des Hommes basée sur la connaissance et les usages issus de la science et de la technologie basée sur le principe d'objectivité.
LE RÉSUMÉ
Introduction et principes fondamentaux de la thèse
La biologie occupe, selon l'auteur, une place centrale puisqu'elle est, de toutes les disciplines celle qui tente d'aller le plus directement au cœur des problèmes pour tenter d'élucider quelque part, la relation de l'homme à l'univers. Elle a contribué à la formation de la pensée moderne depuis la révolution amenée par la théorie de l'Évolution de Ch. Darwin, à ceci près que, quoique dominant la biologie entière de par sa validité phénoménologique, elle restait suspendue tant que n'était pas élaborée une théorie " physique " de l'hérédité qui découle enfin des toutes dernières avancées en matière de " biologie moléculaire du code génétique ". La théorie moléculaire du code constitue selon l'auteur, une théorie générale des systèmes vivants comme base universelle de comportements au niveau microscopique, mais qui n'a pas pour vocation de prédire et résoudre toute la biosphère. Elle explique la structure chimique du matériel héréditaire et de l'information qu'il porte, et les mécanismes moléculaires d'expression, morphogénétique et physiologique, de cette information, mais ne théorise en rien directement les structures et fonctions complexes des organismes vivants.
J. Monod rappelle le postulat selon lequel, la Nature est objective et non projective, et démontre que les facteurs de régularité et de répétition qui qualifie d'ordinaire le caractère de projectivité, et donc les objets " artificiels ", s'appliquent aussi tout à fait paradoxalement à l'échelle microscopique (des dimensions qu'on exprimerait normalement en Angström = 10-8 cm), au sein des organismes vivants, donc " naturels ". Pour autant donc, les géométries et actions simples et répétitives des protéines, ne témoigneraient évidemment pas d'une intention consciente et rationnelle, mais des lois de la chimie. Il est par contre indispensable de reconnaître les trois propriétés caractéristiques des êtres vivants, qui se distinguent ainsi de tous les systèmes présents dans l'univers : l' invariance reproductive ou génétique (pouvoir de reproduire et transmettre d'une génération à une autre l'information correspondant à leur propre structure de haut degré d'ordre) s'exprime et se révèle à travers la morphogenèse autonome, de la structure moléculaire et cellulaire, qui constitue l'appareil téléonomique (ou le projet téléonomique qui consiste dans la transmission, d'une génération à l'autre, d'une certaine quantité d'information, du contenu d'invariance caractéristique de l'espèce).
Des deux classes de macromolécules biologiques essentielles, celle des protéines est responsable de presque toutes les structures et performances téléonomiques, tandis que l'invariance génétique est attachée exclusivement à l'autre classe, celle des acides nucléiques. Le deuxième principe de la thermodynamique impose que tout système macroscopique ne puisse évoluer que dans le sens de la dégradation de l'ordre qui le caractérise (caractérisé par l'augmentation de l'entropie = le désordre du système dans son ensemble). Dans la formation d'un réseau cristallin, l'accroissement local d'ordre du système, est compensé par un transfert d'énergie thermique de la phase cristalline à la solution saturée qui l'accueille dans le respect du 2ème principe énoncé, autant la reproduction invariante des cellules (et/ou des organismes vivants jusqu'à une certaine échelle) respecte autant qu'elle utilise à dessein ce 2ème principe, grâce à la perfection de l'appareil téléonomique qui effectue un échange d'énergie thermique (tout en étant avare de calories) et d'information, pour mieux conserver et reproduire la norme structurale.
Selon Ch. Darwin, l'invariance précède nécessairement la téléonomie, en cela qu'elle transfert cette propriété d'invariance capable de " conserver le hasard " et d'en soumettre les effets au jeu de la sélection naturelle. D'après J. Monod, cette approche ne pouvait, en son temps, prendre en compte les mécanismes chimiques de l'invariance reproductive, ni la nature des perturbations que souffrent ces mécanismes.
L'auteur se penche sur l'approche vitaliste de Bergson, Driesch (biologiste et philosophe), ou Elsässer et Polanyi (physiciens) qui défendent l'idée d'une évolution se projetant dans l'élan vital lui-même n'ayant ni cause finale ni cause efficiente. Il met alors en avant que l'invariance et la téléonomie, cristallisée dans le processus magnifique de l'embryogenèse, ne peuvent être expliquées à l'aide des forces physiques et des interactions chimiques révélées par les systèmes non vivants. J. Monod critique aussi les projections animistes, qui recherchent selon lui l'ancienne alliance avec la nature, pour atteindre son apogée avec les récents développements jugés par l'auteur plus poétiques que scientifiques d'un Teilhard de Chardin, du positivisme d'un Spencer, ou du matérialisme dialectique de Marx et Engels, structurant une théorie universelle selon laquelle l'évolution de la biosphère jusqu'à l'homme serait dans la continuité sans rupture de l'évolution cosmique elle-même, ce qui revient en fait à abandonner le postulat d'objectivité. Le matérialisme dialectique amènerait même à nier finalement le 2ème principe de la thermodynamique autant que l'évolution sélective de Darwin. Toutes ces approches, plus spécialement en ce qui concerne la biologie, font d'un principe téléonomique initial le moteur de l'évolution, soit de la biosphère seule, soit de tout l'univers, ce que conteste l'auteur, en ce que la théorie ne peut que déterminer la probabilité d'existence de la biosphère. Sa thèse est qu'elle ne contient pas une classe d'objet ou de phénomènes, mais constitue un événement particulier, compatible mais non déductible des principes d'invariance et de téléonomie. Donc essentiellement imprévisible, ayant le droit d'exister, mais non pas le devoir.
Les démons de Maxwell
Les protéines (en particulier les enzymes) doivent être considérées comme les agents moléculaires essentiels des performances téléonomiques des êtres vivants, en ce qu'elles sont le vecteur métabolique principal des cellules. L'organisme se construit lui-même, et la cohérence fonctionnelle d'une machine chimique aussi complexe exige l'intervention d'un système cybernétique contrôlant et gouvernant les processus chimiques en de nombreux points. La performance téléonomique d'un être vivant s'analyse en termes d'interactions stéréospécifiques de très nombreuses protéines (en particulier de l'extraordinaire électivité d'action des enzymes). Certaines structures de l'ADN jouent un rôle qu'il faut considérer comme téléonomique, et certains ARN constituent des pièces essentielles de la machinerie qui traduit le code génétique, mais des protéines spécifiques sont également impliquées dans ces mécanismes qui mettent en jeu des interactions entre protéines et acides nucléiques. Si on ajoute que les complexes formés entre enzyme et substrat sont de nature non-covalente, ces complexes sont nécessairement stéréospécifiques.
Le rôle d'un catalyseur comme les enzymes, étant de stabilisé l'état activé et transitoire d'une réaction chimique (voir figure), cette stabilité est adaptée à la fonction remplie, certains complexes enzyme-substrat étant aisément dissociables, quand d'autres acquièrent une stabilité du même ordre que celle d'une association covalente. On voit là, au niveau le plus élémentaire, comment l'information structurale peut être créée et distribuée chez les être vivants. Toute l'activité de synthèse des cellules, si complexe soit-elle, est, en dernière analyse, interprétable en termes similaires. Cette monotonie de composition prouve bien que la formidable diversité des structures macroscopiques des êtres repose sur une remarquable unité de composition et de structure microscopique.
Ces phénomènes imposent l'hypothèse d'une fonction " cognitive ", ce que Maxwell attribuait à son démon microscopique. Ce démon aurait eu le pouvoir de violer le second principe de la thermodynamique en manœuvrant sans consommation d'énergie, une trappe idéale lui permettant d'interdire ou de favoriser le passage de certaines molécules rapides (de haute énergie) ou lentes (de basse énergie) entre deux enceintes remplies d'un gaz quelconque, si l'on n'avait pas établi que l'exercice de ces fonctions cognitives supposait une interaction par elle-même consommatrice d'énergie et compensant la diminution d'entropie du système.
Cybernétique microscopique - Ontogenèse moléculaire
Les principaux modes régulatoires des enzymes sont les suivant : inhibition rétroactive, activation rétroactive, activation en parallèle, activation par un précurseur. De plus, de même qu'un relais électronique peut être asservi simultanément à plusieurs potentiels électriques, de même un enzyme allostérique l'est, en général, à plusieurs potentiels chimiques. Cependant, les interactions coopératives ou antagonistes des ligands, sont indirectes. Cette propriété fondamentale nous permet de comprendre l'origine et le développement des systèmes cybernétiques chez les êtres vivants. Entre le substrat d'un enzyme allostérique, et les ligands qui activent ou inhibent son activité, il n'existe aucune relation chimiquement nécessaire de structure ou de réactivité (principe essentiel de " gratuité " chimique). Dans le système métabolique cellulaire, depuis les premières phases de régulation de la synthèse des enzymes jusqu'au opérations de synthèse de l'ARN messager et sa traduction en séquences polypeptidiques, on constate que les protéines sont douées de propriétés de reconnaissance stéréospécifiques différentielles, c'est-à-dire que les interactions chimiques à l'échelle microscopique sont librement choisies et régulées. Il faut y voir la source ultime de l'autodétermination qui caractérise les êtres vivants.
Au niveau macroscopique, d'un autre côté, les êtres vivants peuvent se différencier des machines en ce qu'ils se construisent par eux-mêmes. Nous chercherons dans les structures primaires des protéines le " secret " de ces propriétés cognitives qui en font les démons de Maxwell, animateurs et constructeurs des systèmes vivants. Traducteur remarquable de l'ADN, le ribosome est doté de la capacité de se reconstituer spontanément. Ceci se traduit par un assemblage stéréospécifique spontané de différents constituants protéiniques qui, répondant en cela à un processus dit " épigénétique ", et génère à partir de molécules monomériques, dépourvues de toute symétrie, des molécules plus grosses, d'un degré d'ordre supérieur acquérant du même coup des propriétés fonctionnelles auparavant totalement absentes. La construction épigénétique d'une structure moléculaire vivante n'est pas une création, mais une révélation. Les embryologistes, pour rendre compte notamment des phénomènes de régénération, ont introduit la notion de " champ morphogénétique " ou de " gradient ", qui enrichit la notion d'interactions stéréospécifiques d'hypothèses cinétiques.
C'est la coopération d'un très grand nombre d'interactions non-covalentes intramoléculaires qui stabilisent la structure fonctionnelle, qui permet à la protéine de former électivement des complexes stéréospécifiques (également non-covalents) avec d'autres molécules. L'enrichissement d'information provient de ce que l'information génétique (représentée par la séquence) impose une interprétation univoque d'un message a priori partiellement équivoque. Ce qui nous intéresse alors, c'est l'ontogenèse, le mode de formation de cette conformation particulière, unique, à quoi est attachée la fonction cognitive d'une protéine. Lorsqu'on examine en détail les mécanismes de l'épigénèse moléculaire, générateur d'ordre (donc de méguentropie ou entropie négative), on constate que parmi les radicaux amino-acides constituant la séquence d'une fibre polypeptidique, la moitié environ sont " hydrophobes " et tendent à se rassembler en libérant des molécules d'eau immobilisées à leur contact et qui vont de fait, accroître le désordre, donc l'entropie du système.
J. Monod démontre que la loi générale de l'assemblage des protéines globulaires (c'est-à-dire la séquence des amino-acides dans un polypeptide) est celle du hasard. Il faut admettre que la séquence " au hasard " de chaque protéine est en fait, reproduite des milliers ou des millions de fois dans chaque organisme, chaque cellule, à chaque génération, par un mécanisme de haute fidélité qui assure l'invariance des structures. Le message ainsi porté par une séquence de radicaux dans une fibre polypeptidique, qui semble ainsi écrit au hasard, est pour autant chargé d'un sens téléonomique de la structure globulaire, traduction à trois dimensions de la séquence linéaire. Dans l'ontogenèse d'une protéine fonctionnelle, le hasard ainsi capté, conservé, reproduit par la machinerie de l'invariance et ainsi converti en ordre, règle, donc nécessité.
Invariance et perturbations - L'évolution
Toute loi physique spécifie une relation d'invariance. Il en va ainsi de l'identité de deux atomes se trouvant au même état quantique. Les invariants chimiques découlent des mêmes deux classes principales de macromolécules chez tous les êtres vivants : les protéines et les acides nucléiques. Sur le plan du métabolisme, de nombreuses variantes se rencontrent, correspondant à diverses adaptations fonctionnelles, mais consistent cependant en des utilisations nouvelles de séquences métaboliques universelles, d'abord employées à d'autres fonctions. Ainsi, si chimiquement, les constituants sont les mêmes, c'est l'ADN qui assure l'invariance de l'espèce face à la prodigieuse diversité morphologique et physiologique qui pourrait découler de la combinaison de ces constituants primaires. La définition du gène comme porteur invariant des traits héréditaires, au travers des mécanismes de réplication et de traduction, complète et éclaire ainsi d'un jour nouveau la théorie de l'évolution sélective.
Le code génétique est écrit dans un langage stéréochimique dont chaque lettre est constituée par une séquence de trois nucléotides (triplet) dans l'ADN spécifiant un acide aminé (parmi vingt possibles) dans le polypeptide. Il n'existe cependant aucune relation stérique directe entre le triplet codant et l'acide aminé codé. Ainsi ce code universel dans la biosphère, paraît chimiquement arbitraire, en ce sens que le transfert d'information pourrait tout aussi bien avoir lieu selon une autre conversion. On connaît ainsi l'effet de certaines mutations qui altèrent la structure de certains composants du mécanisme de traduction, donc modifie la convention régnante, et portent préjudice à l'organisme. Le mécanisme de traduction d'information séquentielle dans le sens ADN (ou ARN) à protéine est strictement irréversible, mais ne s'oppose pas pour autant aux évolutions.
Le hasard seul est à la source de toute nouveauté, à la racine même du prodigieux édifice de l'évolution, est et devient une notion centrale de la biologie moderne. Une mutation est en soit un événement microscopique, quantique, auquel par conséquent s'applique le principe d'incertitude, donc imprévisible par sa nature même. Mais au lieu de voir cette source de perturbations tuer à terme, la structure, comme dans un système non-vivant, c'est-à-dire non réplicatif, la structure réplicative de l'ADN est à l'origine de l'évolution dans la biosphère et rend compte de sa liberté créatrice. C'est l'appareil téléonomique, tel qu'il fonctionne lorsque s'exprime pour la première fois une mutation qui définit les conditions initiales essentielles de l'admission, temporaire ou définitive, ou du rejet de la tentative née du hasard. C'est de ce fait que l'évolution elle-même paraît accomplir un " projet ".
L'évolution dans la biosphère est un processus nécessairement irréversible, et résulte d'un très grand nombre de mutations accumulées et recombinées grâce en particulier au flux génétique promu par la sexualité. Ce processus définit une direction dans le temps, qui est la même que celle qu'impose la loi d'accroissement de l'entropie. Les pressions de sélection qu'exercent sur les organismes les conditions externes ne sont en aucun cas indépendantes des performances téléonomiques caractéristiques de l'espèce. Ce sont ces interactions spécifiques, en partie " choisies " par l'organisme, qui déterminent la nature et l'orientation de la pression de sélection qu'il subit. Les grandes articulations de l'évolution ont été dues à l'invasion d'espaces écologiques nouveaux, et il devient évident que la part des performances téléonomiques dans l'orientation de la sélection devient de plus en plus grande à mesure que s'élève le niveau d'organisation donc d'autonomie de l'organisme à l'égard du milieu, y compris de l'être humain en particulier.
C'est d'ailleurs ici que la capacité de communiquer de l'Homme, donc le langage humain, sont selon J. Monod la résultante d'une pression de sélection spécifique orientée, soutenue et continue depuis plusieurs millions d'années. Il y aurait eu selon l'auteur, un couplage très étroit entre l'évolution privilégiée du système nerveux central de l'Homme et celle de la performance unique qui le caractérise, faisant du langage non seulement le produit, mais l'une des conditions initiales de cette évolution. L'usage d'un langage, si primitif fut-il, ne pouvait manquer d'accroître dans des proportions considérables la valeur de survie de l'intelligence, et donc de créer en faveur du développement du cerveau une pression de sélection puissante et orientée. Et si, chez l'enfant, l'acquisition du langage paraît aussi miraculeusement spontanée, c'est qu'il s'inscrit dans la trame même d'un développement épigénétique dont l'une des fonctions est de l'accueillir, autant que de développer la fonction cognitive elle-même.
Les frontières
On peut a priori définir trois étapes dans le processus conduisant à l'apparition des premiers organismes sur Terre : formation des constituants chimiques essentiels (nucléotides et amino-acides), formation des premières macromolécules capables de réplication, et l'évolution qui a construit un appareil téléonomique pour aboutir à la cellule primitive. L'invariance réplicative de l'ADN constitue donc la cohérence téléonomique des organismes. Mais nous ne sommes pas en mesure de réitérer l'expérience de cette " soupe prébiotique " dans laquelle les macromolécules étaient déjà capables de leur propre réplication sans le secours d'aucun appareil téléonomique. D'autre part, les cellules les plus simples qu'il nous soit donné d'étudier n'ont rien de " primitif " et sont déjà le produit d'une sélection de plusieurs milliards de générations qui ont pu accumuler un appareillage téléonomique tellement performant que le code génétique n'a pas de sens à moins d'être traduit par des produits issus de la traduction. Quand la boucle s'est-elle bouclée ? L'énigme demeure sur l'origine de la vie. L'hypothèse n'est pas exclue, en effet, par la structure actuelle de la biosphère, que l'événement décisif ne se soit produit qu'une seule fois, et sa probabilité d'apparition devient donc quasi nulle. L'Univers n'était pas gros de la vie, ni la biosphère de l'Homme, quoi de plus normal que de ressentir l'étrangeté de notre condition ?
La résolution de cette énigme de l'évolution pourrait venir de l'étude de notre système nerveux central, comme nous l'avons vu plus haut, mais aucun système logique ne saurait décrire intégralement sa propre structure. Nous ne pourrons donc faire que des approches exploratoires, en particulier sur l'interprétation de la transmission synaptique en termes d'interactions moléculaires ou des propriétés du neurone comme intégrateur de signaux de nombreuses autres cellules (capable d'additionner ou de soustraire différents signaux en tenant compte de leur coïncidence dans le temps, et de modifier la fréquence des signaux qu'il émet en fonction de l'amplitude de ceux qu'il reçoit). Le raffinement des fonctions cognitives chez l'Homme intègre différentes caractéristiques : assurer la commande, contenir des programmes d'action plus ou moins complexes, analyser et filtrer les informations pour construire une représentation du monde extérieur, enregistrer les évènements significatifs, et imaginer. Ces éléments sont, de plus, autant innés qu'acquis d'après l'auteur, qui rejette de fait l'opposition entre ces deux écoles de pensées scientifiques. Enfin, il rappelle la frontière infranchissable pour l'instant, de l'introspection, la notion de cerveau et celle d'esprit ne se confondant pas plus pour nous dans le vécu actuel que celui de nos ancêtres.
Proposition sur l'évolution de l'Homme
C'est le pouvoir de simulation, sur quoi le langage repose en grande partie, couplé à la capacité d'être témoin de soi-même (la conscience), qui différencie l'Homme même des animaux supérieurs selon l'auteur. L'animal le plus intelligent, capable sans doute de simulation subjective, ne dispose d'aucun moyen de " libérer sa conscience ". L'Homme sait communiquer et partager autant des expériences concrètes que simulées, ses idées, et il faut penser que l'évolution idéelle n'a précédé que de peu l'évolution physique dans une incroyable symbiose évolutive. Influencé autant qu'il influence son environnement, le comportement de l'Homme a orienté la pression de sélection (en particulier par le biais des guerres d'ailleurs). Dès que le comportement cesse d'être automatique pour devenir culturel, les traits culturels eux-mêmes influence l'évolution sélective du génome humain. Il devient évident que dans nos sociétés modernes, la sélection n'a plus rien de " naturelle " au sens darwinien du terme, ni pour nous, ni pour les être vivants directement ou indirectement sous notre influence comportementale. C'est ici, rappelle l'auteur, qu'il nous faudra rester vigilants à ne pas jouer avec la nature, et tant que les progrès de la science ne permettront pas de corriger certaines tares lourdes génétiques des individus, ne pas vouloir procéder à des jeux de sélections non naturelles et orientées.
J. Monod constate également un certain mal de l'âme de nos civilisations modernes, qui selon lui vient du prodigieux développement de la connaissance depuis ces derniers siècles, et qui contraint aujourd'hui l'homme à une révision déchirante de la conception, enracinée depuis des milliers d'années, qu'il se faisait de lui-même et de sa relation avec l'univers. La valeur de performance d'une idée tient à la modification du comportement qu'elle apporte à l'individu ou au groupe qui l'adopte. Face aux explications mythiques (ou religieuses) qui assurent encore aujourd'hui la cohésion d'un groupe, et donc en conséquence l'importance sélective qu'assume la structure sociale fondée sur les traditions (" on ne refait pas l'histoire ! "), il fallut tant de millénaires pour que paraisse dans le royaume des idées celle de la connaissance objective comme seule source de vérité authentique. La science, fondée sur le postulat d'objectivité, a conquis sa place dans la société, mais pas encore dans les âmes désespérément attachées à la tradition animiste selon l'auteur. L'Homme est en marge de l'univers, où il doit vivre, et se retourne soit vers la science, source de connaissance et de création, soit contre la science, source aussi de destruction non seulement des corps mais de l'âme elle-même. La connaissance est exclusive de tout jugement de valeur, tandis que l'éthique est par essence non objective. La notion d'authenticité devient le domaine commun où se recouvrent éthique et connaissance, où les valeurs (et croyances) et la vérité associées mais non confondues révèlent leur entière signification à l'homme attentif qui en éprouve la résonance. L'éthique de la connaissance, créatrice autant que révélatrice du monde moderne, est la seule capable selon J. Monod de guider son évolution, pour lui permettre de choisir entre le Royaume et les ténèbres.
Enfin, RETENONS les propositions suivantes qui résument le débat actuel entre créationnistes et évolutionnistes.
PRÉDÉTERMINISME ET ÉVOLUTIONNISME
Le prédéterminisme est une forme du fatalisme qui voit dans tout événement la main de Dieu et l’impuissance de l’homme.
S'attacher à démontrer l’influence du concept de prédéterminisme sur la construction humaine des cosmogonies revient à stimuler le débat et la réflexion autour des idées religieuses qui s'appuieraient sur ce principe.La plupart des religions placent au commencement une forme de volonté demiurgique, qui (vraisemblablement par anthropocentrisme) se pare des atours de la lucidité et de la rationalité. Cette conception utilisée dans les cosmogonies religieuse donne au monde un aspect déterministe. Ainsi la notion de prédéterminisme peut être associée à une sorte manifestation de la puissance divine.
Le hasard et les théories évolutionnistes rencontrent donc une certaine résistance face à la Doxa religieuse, car ils rentrent apparemment en conflit avec, d'où la naissance du débat avec la théorie de l'évolution et le darwinisme.
RD

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mardi 3 février 2009

 

Vers une civilisation humaniste




Rodrigue Tremblay - "LE CODE POUR UNE ÉTHIQUE GLOBALE"
Dans ce livre choc, l’économiste Rodrigue Tremblay propose une réflexion sur les questions morales et sur les grands principes humanistes de moralité humaine. Son message principal est à l’effet qu’il n’est pas nécessaire d’adhérer à une religion particulière, ni même d’être religieux, pour agir moralement. Au contraire, le fait d’être excessivement religieux, jusqu’au fanatisme, équivaut à ne point être moral.
Comme le souligne le professeur Paul Kurtz du Center for Inquiry dans la Préface du livre, « Le Dr. Tremblay souligne à juste titre dans ce livre que nous devons nous libérer des moralités sélectives qui nous viennent d’un lointain passé, alors que notre espèce était encore dans ses premiers balbutiements. Nous devons passer à un niveau supérieur de moralité dans lequel chaque membre de la famille humaine est traité de la même manière en tant que personne, et qui soit “une fin en soi”....Ce qui importe au plus haut point aujourd’hui est d’établir un code d’éthique universelle et de le rendre opératoire. »
Ce livre propose une boussole morale pour toute personne qui cherche à suivre ses principes, afin de penser et d’agir en tant qu’humaniste. L’auteur développe l’idée que l’humanisme rationnel fournit un code moral objectif, et offre des raisons pour se comporter moralement, dans le contexte global d’un monde de plus en plus intégré. Puisque notre perspective sur le monde influence comment nous nous comportons face aux autres, on doit évaluer tout code moral à partir de la façon dont ses adhérents traitent les autres et si oui ou non son application améliore la vie des gens. Si ceux qui le suivent ont peu de regard pour les autres, et si leurs valeurs morales finissent par abaisser la qualité de vie d’autrui, on est en présence d’un mauvais code moral ; si, par contre, ceux qui y adhèrent ont de la considération et de la compassion pour les autres, les traitent avec dignité et respect, et que cela résulte en une amélioration de la qualité de vie du plus grand nombre, on dira alors qu’il s’agit d’un bon code moral. — C’est là le test ultime et pragmatique qui repose sur des résultats concrets.
Disponible dès le 29 janvier 2009.

Les Éditions Liber,
2318, rue Bélanger,
Montréal, Qc,
Canada H2G 1C8
Courriel: calabrese@editionsliber.com
Tel.: 514-522-3227
Fax: 514-522-2007

Distribution: Diffusion Dimédia

Voir aussi: www.LeCodePourUneEthiqueGlobale.com




TABLE DES MATIÈRES
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Préface de Paul Kurtz
Prologue de l'auteur

Introduction L' INFRASTRUCTURE MORALE DE TOUTE SOCIÉTÉ

Chapitre 1 LA DIGNITÉ NATURELLE ET L'ÉGALITÉ DE TOUS LES ÊTRES HUMAINS
Proclamer la dignité humaine et l'égalité inhérente des êtres humains en tous lieux et en toutes circonstances.

Chapitre 2 RESPECT POUR LA VIE ET LA PROPRIÉTÉ DES AUTRES
Respecter la vie et la propriété d'autrui en tout temps.

Chapitre 3 tolÉrance ET OUVERTURE D'ESPRIT À L'ENDROIT DES AUTRES
Pratiquer la tolérance et l'ouverture d'esprit face aux choix et aux modes de vie des autres.

Chapitre 4 PARTAGER AVEC LES MOINS FORTUNÉS ET LES MOINS CHANCEUX
Partager avec ceux qui sont moins chanceux et assister mutuellement ceux qui sont dans le besoin.

Chapitre 5 NE PAS EXPLOITER ET DOMINER LES AUTRES
Ne recourir ni aux mensonges, ni au pouvoir spirituel, ni au pouvoir temporel pour dominer et exploiter les autres, et proclamer le principe de l'égalité des chances pour tous.

Chapitre 6 RECOURIR À LA RAISON ET RENONCER AUX SUPERSTITIONS
Recourir à la raison et à la science pour comprendre l'Univers et pour résoudre les problèmes de l'existence, en évitant les superstitions qui engourdissent l'esprit et empêchent de penser par soi-même.

Chapitre 7 CONSERVER ET AMÉLIORER LES RESSOURCES DE LA PLANÈTE
Conserver et améliorer l'environnement naturel de la Terre —terre, sol, eau, air et espace en tant qu'héritage commun de l'humanité.

Chapitre 8 NE PAS RECOURIR À LA VIOLENCE OU AUX GUERRES
Résoudre les différents et les conflits par la coopération sans recourir à la violence et aux guerres.

Chapitre 9 INSTAURER LA DÉMOCRATIE POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE
Organiser l'espace public selon des principes de liberté et de responsabilité, en adoptant la démocratie politique et économique.

Chapitre 10 DÉvelopPER SON intelligence ET SES talents PAR L'Éducation ET L'effort
Développer son intelligence et ses talents par l'éducation et par l'effort, afin de s'épanouir et d'atteindre le bonheur, pour le plus grand bien de l'humanité et des générations futures.

Chapitre 11 LE COMPORTEMENT MORAL DANS LE CONCRET
Le rôle nécessaire mais limité des institutions: constitutions, lois, tribunaux, forces de l'ordre.

Conclusion L'AVENIR DE L'HUMANITÉ

Notes

Bibliographie

Index des noms et des sujets

Organisations humanistes et éthiques

Remerciements

Table des matières

Au sujet de l'auteur

PRÉFACE de Dr. PAUL KURTZ Président du Center for InquiryAmherst, NY
Ce livre présente les grandes lignes d'une moralité globale pour tous ceux et celles qui souhaiteraient suivre ses préceptes afin de penser et vivre en tant qu'humaniste. On y trouvera la charpente d'un code moral objectif fondé sur les notions de l'humanisme rationnel et les raisons d'agir moralement dans différentes situations et circonstances dans le contexte global qui est le nôtre présentement. Puisque notre perspective sur le monde influence comment nous nous comportons face aux autres, on doit évaluer tout code moral à partir de la façon dont ses adhérents traitent les autres et si oui ou non son application améliore la vie des gens. Si ceux qui le suivent ont peu de regard pour les autres et si leurs valeurs morales finissent par abaisser la qualité de vie d'autrui, on est en présence d'un mauvais code moral; si, par contre, ceux qui y adhèrent ont de la considération et de la compassion pour les autres, les traitent avec dignité et respect, et que cela résulte en une amélioration de la qualité de vie du plus grand nombre, on dira alors qu'il s'agit d'un bon code moral. — C'est là le test ultime et pragmatique qui repose sur des résultats concrets. En décembre 2004, le Mouvement Laïque Québécois me décerna le Prix Condorcet de philosophie politique. À cette occasion, on me demanda de faire une courte présentation sur les origines de la moralité humaine (métaétique). Au cours de mes recherches, et après avoir consulté une foule d'ouvrages laïcs et religieux sur la question, ce qui me frappa fut de découvrir combien restreint le concept de moralité humaine a été conçu et appliqué à travers les âges. Ce qui m'étonna le plus fut le fait que dans la plupart des cas, surtout quand il s'est agi de moralité politico-religieuse, on a eu tendance à réserver l'application des principes moraux retenus à un groupe ethnique particulier, à une nation en particulier ou aux initiés d'une dénomination religieuse quelconque. Dans presque tous les cas, on ne percevait pas les principes moraux comme étant des valeurs universelles devant s'appliquer à tous les humains sans distinction de race, de langue ou de pays. Il semblerait que le but premier des leaders politico-religieux d'autrefois fut de se servir de préceptes moraux à saveur religieuse dans le but expresse d'accroître la cohésion sociale et politique de leur groupe ou de leur communauté, et de renforcer son unité. Souvent, cependant, cela se fit en sacrifiant les relations harmonieuses avec les autres, en accentuant ce qui les distinguait des autres groupes, et parfois même en allant jusqu'à nourrir et à accentuer un sentiment d'hostilité envers d'autres communautés humaines. Cette observation m'a conduit à l'observation que les codes moraux anciens, et en particulier les codes moraux à base religieuse, laissent beaucoup à désirer si on veut s'en servir pour solutionner les problèmes modernes d'éthique. C'est qu'ils ont malheureusement été conçus pour un autre temps alors que prévalait une vision plus ethnocentrique et plus belliqueuse du monde. Il est relativement facile de conclure de cette façon en faisant une lecture attentive des livres supposément « saints » des principales religions monothéistes ou abrahamiques: le judaïsme (la Tora), le christianisme (la Bible) et l'Islam (le Qur'an ou Coran).Dans ces trois livres que l'on prétend être le produit d'une révélation divine, on découvre, par exemple, qu'il est dit de « ne pas tuer ». Mais il est sous-entendu qu'il ne faut « pas tuer les membres de son propre groupe ». Mais pour les autres, les « non-initiés » —les voisins, les infidèles, les incroyants, les mécréants, les païens, les ennemis, tout est permis. C'est ainsi que se trouve dans le livre de Deutéronome 20:16-17 une incitation directe à commettre un génocide, et donc de tuer, à l'endroit des peuples avoisinants: « Quant aux villes de ces peuples que Yahvé votre Dieu vous donne en héritage, vous n'y laisserez pas subsister âme qui vive. Mais, vous les exterminerez complètement : les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, ainsi que vous l'a commandé Yahvé votre Dieu. » On découvre de semblables incitations à la violence et à la cruauté dans le livre saint de l'Islam, le Coran. On a peut-être là l'explication première pourquoi les personnes qui sont des fanatiques religieux n'ont aucun remords à tuer ceux qu'ils considèrent leurs ennemis, ou tout individu qui ne fait pas partie de leur groupe d'initiés, quelle que soit la façon qu'ils le définissent. Une deuxième lacune des codes moraux à base religieuse découle de la distinction qu'il y est faite entre la moralité individuelle ou privée et la moralité publique. Un type de moralité s'applique aux gens ordinaires dans leur vie de tous les jours, et une autre moralité est réservée aux personnes qui occupent des postes dans la fonction publique ou qui sont à la tête de l'état, quand ils agissent à ce titre. Un individu ne doit pas tuer ou voler, mais un chef d'état ou un chef d'armée peut le faire impunément. Une telle distinction morale permet peut-être d'expliquer plus que toute autre pourquoi l'humanité doit encore subir des guerres meurtrières en série. Deux exemples tirés de l'histoire récente nous aident à saisir toute la portée pratique d'une telle ambiguïté morale. Le premier met en cause le leader politico-religieux Oussama Ben Laden qui, à la tête du mouvement terroriste al-Quaida, professe entretenir deux moralités contradictoires: une viendrait du Coran l'enjoignant de « ne pas tuer »; l'autre, aussi tirée du Coran, qui l'autorise à tuer des personnes innocentes si c'est pour « la cause de Dieu (Allah) ». Le second a trait au président américain George W. Bush, un homme qui se dit profondément religieux et qui se convertit après une vie dévergondée. Cet homme se considérait sans doute « moral » dans le sens religieux du terme quand il lança son pays dans une guerre d'agression contre l'Irak, en 2003, laquelle se solda par des centaines de milliers de morts, -hommes, femmes et enfants. D'où vient une telle moralité à la carte? Je réponds à une telle question en disant que les concepts moraux qui sont tirés de la pensée religieuse moyenâgeuse sont fondamentalement inadéquats pour les temps modernes, alors que le monde est de plus en plus intégré, que la Planète semble se rétrécir et que les problèmes planétaires requièrent des solutions planétaires. De tels codes moraux relèvent d'une autre époque, quand l'horizon géographique des regroupements humains, étaient bien circonscrit et quand les règles morales de survie étaient plus rudimentaires et plus cruelles. Au cours des prochains siècles, l'humanité devra faire siennes de nouvelles normes de moralité, si elle veut accroître ses chances de survie dans ce nouveau contexte qu'est celui de la mondialisation politique, économique et culturelle. En particulier, le problème moral des changements climatiques à l'échelle de la planète posera un défi comme on en a jamais rencontré auparavant. Une troisième lacune observée dans les codes moraux à base religieuse découle de la notion d'« enfer » qu'ils contiennent, laquelle sert à effrayer non seulement les fidèles, mais aussi à intimider et à démoniser tous ceux et celles qui refusent de se soumettre aux dictats et aux dogmes des autorités religieuses. La prolifération de telles menaces de châtiment éternel fait appel à une forte dose d'immoralité et d'injustice, parce qu'elle condamne sans appel les deux-tiers de l'humanité, soit à l'exclusion, soit à des persécutions, à des guerres de religion et même à des génocides. Il s'agit pour la moralité religieuse d'un défaut majeur, parce que l'idéologie de l'enfer, à cause de la haine qu'elle a pu susciter contre « les autres », a pu être la cause, directe ou indirecte, de millions de morts. Une quatrième lacune d'importance des moralités religieuses découle de leur position philosophique à l'effet que l'esprit humain existe indépendamment du corps humain. L'attitude négative des églises à l'endroit du corps humain vient de cette dichotomie artificielle et erronée qu'elles établissent entre les fonctions physiologiques et cérébrales des personnes. Face à ces notions morales contradictoires et face aux nouveaux défis que l'humanité se doit de relever, nous avons besoin d'un nouveau code d'éthique humaniste et rationnel, c'est-à-dire une vision morale qui transcende la moralité religieuse traditionnelle déficiente. Il est possible qu'aux yeux de certains, il n'est nul besoin d'insister sur des principes humanistes universels de moralité, puisqu'à premier abord ils apparaissent tellement évidents. Nous ne sommes pas d'accord. De tels principes ont besoin plus que jamais d'être réitérés et d'être présentés d'une façon ordonnée et convaincant. Ce sont des principes supérieurs à tous autres, surtout si on les compare avec l'éthique dualiste et la moralité de groupe qui découlent des systèmes moraux à base religieuse. On se doit de non seulement proclamer de tels principes humanistes de vie en société, mais on doit les comparer sans merci aux autres moralités fautives qui nous arrivent d'un passé plus ou moins lointain. C'est la raison pour laquelle nous adoptons le style comparatif pour présenter et juger de la pertinence ou non de certains codes moraux. Cette exégèse découle directement de ma conférence d'acceptation du Prix Condorcet de philosophie politique et morale, dans laquelle j'ai présenté d'une façon pédagogique les grands principes moraux universels de la philosophie humaniste et comment de tels principes entrent en contradiction avec plusieurs des principes moraux à saveur religieuse. Ce livre ne fait pas dans la rectitude politique, car il pose carrément les questions dans toute leur crudité et il conteste des visions philosophiques et politiques qui ont encore cours. En ce début du 21ième siècle, on ne peut plus se payer le luxe de compter sur des dieux anciens et des prophètes d'une autre époque pour nous tracer la voie de l'avenir. On doit plutôt puiser au fond de nous-mêmes pour redécouvrir les règles fondamentales pour une vie en société fondée sur la paix et la compréhension mutuelle. Nous avons besoin d'un nouveau code moral pour combler le vide moral environnant à travers le globe. —Mais attention: il faut bien savoir que la lecture de ce livre est de nature à changer votre vision des choses et votre façon d'aborder une foule de questions.
RD

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