mercredi 13 juin 2007

 

La Banque mondiale et les pays en développement.

En 2004, la Banque mondiale a fourni des financements à hauteur de 20,1 milliards de dollars et poursuivi des opérations au profit de plus de 100 pays en développement pour les aider, grâce à ses apports financiers et techniques, à réduire la pauvreté.

La Banque mondiale cherche à réduire le fossé qui existe entre les pays riches et les pays pauvres en utilisant les ressources des premiers pour assurer la croissance des seconds. La Banque, qui est l’un des principaux bailleurs d’aide au développement, appuie les efforts que déploient les gouvernements des pays en développement pour construire des écoles et des centres de santé, procurer eau et électricité, combattre les maladies et protéger l’environnement.

Une institution spécialisée plutôt qu’une banque. La Banque mondiale n’est pas une « banque » au sens commun du terme. Elle est l’une des institutions spécialisées des Nations Unies et compte 184 pays membres. Ces derniers sont responsables conjointement du financement de l’institution et de la manière dont ses fonds sont utilisés. Elle oriente ses efforts, à l’instar des autres membres de la communauté du développement, sur la réalisation des Objectifs de développement pour le millénaire qui ont été adoptés par les membres des Nations Unies en 2000 et qui visent à assurer une réduction durable de la pauvreté.

Le terme « Banque mondiale » est à présent utilisé pour désigner la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (a) (IDA). Ces organisations accordent aux pays en développement des prêts assortis de faibles taux d’intérêt, des crédits ne portant pas intérêt et des dons.

Environ 10 000 spécialistes des questions de développement venus de presque tous les pays du monde travaillent au siège de la Banque à Washington ou dans l’un des 109 bureaux de représentation de l’institution situés dans des pays membres.
Une aide de 9 milliards de dollars. Les pays à faible revenu ne peuvent généralement pas emprunter sur les marchés internationaux ou ne peuvent emprunter qu’à des taux d’intérêt élevés. Outre les contributions directes et les prêts des pays développés, ces pays reçoivent des dons, des prêts ne portant pas intérêt et une assistance technique de la Banque mondiale pour leur permettre de fournir des services de base. Ces pays disposent de 35 à 40 ans pour rembourser les prêts, avec un délai de grâce de 10 ans.

 Pendant l’exercice 2004, l’IDA a fourni 9 milliards de dollars de financement au titre de 158 projets dans 62 pays à faible revenu.

Les financements de l’IDA, qui est la plus importante source d’aide concessionnelle au monde, revêtent la forme de crédits ne portant pas intérêt, et de dons. Tous les quatre ans, une quarantaine de pays riches versent une contribution pour reconstituer les ressources nécessaires à ces financements. La dernière reconstitution remonte à 2002, et a donné lieu au versement d’environ 9 milliards de dollars par des bailleurs de fonds et à l’affectation de 6,6 milliards des ressources de la Banque. À cette occasion, les bailleurs de fonds ont décidé d’accroître la proportion des ressources consacrée à des dons —à hauteur de 21 % des ressources — pour faire face aux difficultés particulières auxquelles sont confrontés les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, telles que l’épidémie de VIH/SIDA.

Les crédits de l’IDA représentent environ un quart de l’aide financière de la Banque. En dehors des fonds de l’IDA, seule une fraction très limitée du revenu de la Banque provient de ses pays membres.

Un volume de prêts de 11 milliards de dollars. Les pays en développement ayant un revenu plus élevé — certains d’entre eux peuvent emprunter auprès de banques commerciales, mais généralement à des taux d’intérêt extrêmement élevés — sont admis à emprunter à la BIRD.

Les prêts de la BIRD ont des échéances plus longues que ceux des banques commerciales puisque les pays empruntant à la BIRD ont entre 15 et 20 ans pour rembourser celle-ci, et ne commencent à rembourser le principal qu’à l’issue d’un délai de grâce de trois à cinq ans. Les gouvernements des pays en développement empruntent au titre de programmes déterminés qui visent à améliorer les conditions de vie, notamment en réduisant la pauvreté, en fournissant des services sociaux, en protégeant l’environnement et en stimulant la croissance. Pendant l’exercice 2002, la BIRD a consenti des prêts d’un montant total de 11,5 milliards de dollars pour appuyer 96 projets dans 40 pays.

La mobilisation de capitaux. La majorité des fonds de la BIRD provient des marchés de capitaux internationaux (13 milliards de dollars pendant l’exercice 2004). Ses obligations étant notées « AAA », la BIRD peut procéder à des émissions pour lever des capitaux puis prêter ces derniers à ses emprunteurs à de faibles taux d’intérêt.
Le Groupe de la Banque mondiale. Outre la BIRD et l’IDA, le Groupe de la Banque mondiale comprend trois autres organisations. La Société financière internationale (SFI) encourage les investissements du secteur privé en apportant son appui aux secteurs et aux pays présentant des risques importants. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (a) (MIGA) fournit des garanties contre les risques politiques auxquels sont exposés les investisseurs et les bailleurs de fonds dans les pays en développement. Enfin, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (a) (CIRDI) facilite le règlement des différends relatifs aux investissements entre les investisseurs étrangers et leur pays d’accueil.

Les biens publics mondiaux. Au cours des dernières années, la Banque mondiale a investi d’importantes ressources dans des initiatives conçues pour avoir une portée mondiale. Parmi celles-ci figurent les allègements de dette : 26 pays pauvres ont bénéficié d’un allègement de leur dette dans le cadre de l’Initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) qui réduira, à terme, de 41 milliards de dollars les montants qu’ils doivent rembourser. Ces pays pourront utiliser les montants ainsi économisés au niveau du remboursement de leur dette pour financer des programmes de logement, d’éducation, de santé, et autres services sociaux axés sur les pauvres.

La Banque mondiale, ainsi que 189 pays et de nombreuses organisations, s’est engagée à réduire la pauvreté dans le cadre d’un partenariat mondial sans précédent. Les Objectifs de développement pour le millénaire (a) établissent une série de buts à atteindre avant 2015, notamment dans les domaines de la scolarisation, de la mortalité infantile, de la santé maternelle, de la lutte contre les maladies et de l’accès à l’eau.

La Banque mondiale participe à de nombreux partenariats mondiaux mais accorde la plus haute priorité à la lutte contre le VIH/SIDA. Elle représente la plus importante source de financement à long terme des programmes de lutte contre le VIH/SIDA au monde. À l’heure actuelle, ses engagements à ce titre se montent à plus de 1,3 milliard de dollars, dont la moitié pour des pays d’Afrique subsaharienne.

La diversité des travaux sur le terrain. La Banque participe à plus de 1 800 projets, couvrant pratiquement tous les secteurs et tous les pays en développement. Ces derniers vont de l’octroi de microcrédits en Bosnie–Herzégovine (a) à la sensibilisation des communautés à la lutte contre le VIH/SIDA en Guinée (a), en passant par l’appui aux programmes encourageant la scolarisation des filles au Bangladesh ou améliorant la fourniture des services de santé au Mexique (a), et de l’aide à la reconstruction après l’accession du Timor-Leste (a) à l’indépendance, à l’aide à la reconstruction de Gujarat (a) (Inde) à la suite d’un tremblement de terre dévastateur.

Source de l’information : http://www.banquemondiale.org/

RD

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Les inégalités des chances dans le monde.

La répartition de la richesse entre les humains

Nous vivons dans un monde qui produit énormément de richesse. Mais si, dans certains pays, un individu moyen gagne plus de 40 000 dollars par an, dans d’autres, 2,8 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population des pays en développement, ont moins de 700 dollars par an pour vivre et 1,2 milliard d’entre eux moins d'un dollar par jour.

C’est pourquoi, dans les pays en développement, 33 000 enfants meurent chaque jour et plus d’une femme meurt en couches chaque minute. La pauvreté empêche plus de 100 millions d’enfants, pour la plupart des filles, d’aller à l’école.
Abaisser le niveau de ces indicateurs de la pauvreté, alors que la population mondiale ne cesse d’augmenter (elle devrait s’accroître d’environ 3 milliards de personnes au cours des 50 prochaines années) représente un défi immense.

La Banque mondiale et son Rapport sur le développement dans le monde en 2006


Un nouveau rapport de la Banque mondiale explique, avec de nombreux graphiques et des exemples simples, la façon dont les inégalités commencent dès la naissance, et finissent par freiner le développement d’un pays.

Dès l’introduction, l’édition 2006 du rapport sur le développement dans le monde plante le décor : elle nous présente deux jeunes sud-africains, nés le même jour de la même année.

L’un des enfants est une fille, noire, née dans une famille pauvre des zones rurales. L’autre est un garçon, blanc, né dans une famille aisée du Cap.

Pour l’un des enfants, la probabilité de mourir avant d’atteindre un an est de 7,2 pour-cent, plus de 2 fois celle de l’autre enfant.

L’un d’eux a une espérance de vie de 68 ans, 18 ans de plus que celle de l’autre enfant. L’un peut s’attendre à recevoir un enseignement scolaire pendant 12 ans. L’autre pourra s’estimer heureux d’avoir été à l’école un an.

Le perdant dans tous les cas est toujours le même : la jeune fille noire.

Comme le fait remarquer le Rapport sur le développement dans le monde de 2006, les probabilités de réussite pour chacun de ces deux enfants sont fondamentalement différentes dès leur naissance. Ce n’est pas de leur faute. Et cette différence en matière d’opportunités qui leur sont offertes va se traduire par des contributions très différentes au développement de leur pays, l’Afrique du Sud.

Ces deux exemples illustrent le thème central du Rapport sur le développement dans le monde de cette année : Une situation d’équité, où chacun a la même chance dans la vie, est essentielle à la croissance économique et à la prospérité d’un pays.

Le Chef économiste de la Banque mondiale, M. François Bourguignon, qui est aussi le Vice-président principal pour l’économie du développement, renforce ce message. « L’équité accompagne obligatoirement la poursuite de la prospérité à long terme, » dit-il.

Le manque d’équité est une perte pour le pays

Pour l’auteur principal du rapport, M. Francisco Ferreira, si l’équité n’est pas prise en compte, le pays lui-même est le principal perdant.

« Lorsque des segments entiers de la population restent en marge du processus de développement, qu’ils ne reçoivent pas une éducation décente, qu’ils n’ont pas d’opportunités d’investissement, que leurs droits de propriété sont bafoués, et qu’ils n’ont pas le même poids politique ni la même capacité à influencer leur gouvernement, ces gens-là vont forcément moins innover et moins investir, » dit M. Ferreira.

« On assiste alors à un grand gaspillage du potentiel humain productif de la société. »

Selon M. Ferreira, le rapport montre que les règles du jeu sont loin d’être les mêmes pour tous les pays.

« Les données dont nous disposons montrent que dans certains pays, le taux de mortalité infantile parmi les couches pauvres est quatre fois celui des familles aisées. On retrouve les mêmes inégalités en matière de couverture vaccinale, d’accès à de bonnes écoles, d’accès au crédit, et même d’accès au système de justice. »

Selon le rapport, les inégalités à l’échelle mondiale sont énormes.

« L’inégalité commence à la naissance, » dit M. Ferreira. « Sur 1.000 bébés américains, 7 vont mourir avant d’avoir atteint 1 an. Mais, au Mali, sur 1.000 bébés, 126 n’atteindront pas 1 an. Et ceux qui survivent, pas seulement au Mali mais dans toute l’Afrique, et dans les pays pauvres d’Asie et d’Amérique latine, courent des risques en matière de nutrition beaucoup plus importants que les enfants nés dans des pays riches. »

Et lorsque les enfants nés dans des pays pauvres ont la chance d’aller à l’école, les conditions d’enseignement dans lesquelles ils seront sont nettement inférieures à celles des enfants d’Europe, du Japon ou des États-Unis.

Combattre la domination par les élites

Le rapport démontre que des inégalités criantes sur les plans politique et économique débouchent sur des systèmes institutionnels et sociaux qui favorisent systématiquement les élites, car ce sont elles, les élites, qui ont le plus d’influence.

Pour Ferreira, ce type de circonstances limite fortement le potentiel de croissance d’un pays et sa capacité à réduire la pauvreté.

Des institutions inéquitables imposent des coûts économiques. Elles vont protéger les intérêts de ceux qui détiennent l’influence politique et la fortune, souvent au détriment de la majorité de la population, avec, pour résultat, une société moins efficace. En effet, si les classes moyennes et les pauvres sont incapables d’exploiter leurs talents, la société toute entière perd des occasions d’innover et d’investir.

Comme le souligne le rapport, les effets nuisibles de l’inégalité dans les opportunités offertes, et dans le pouvoir politique se feront d’autant plus sentir que les inégalités économiques, sociales et politiques auront tendance à se perpétuer de génération en génération.

Cette situation conduit à ce que le rapport appelle les « pièges à inégalité, où le cycle de la médiocrité se perpétue. »

Michael Walton, également auteur principal du rapport, indique que l'égalité est un point essentiel pour obtenir un meilleur climat des investissements. "Il s'agit aussi d'un point essentiel dans la réalisation des Objectifs de développement pour le Millénaire" ajoute-il.

Rétablir l’équilibre des chances

Pour encourager l’équité dans les pays en développement, le rapport recommande des politiques susceptibles de rétablir des règles du jeu équitables en matière économique et politique, dont les principales mesures seraient les suivantes :

Investir dans l’humain, en étendant l’accès aux services de santé (depuis la naissance et en ciblant ceux dont les besoins sont les plus criants) ; en permettant à plus d’enfants de fréquenter l’école, et en établissant des filets de sécurité qui protègent les pauvres qui travaillent, ceux qui sont incapables de travailler, et des groupes particulièrement vulnérables.

Imposer des taxes pour financer l’équité (le rapport préconise une assiette fiscale la plus large possible), vu que la restauration de l’équité dans les règles du jeu va demander suffisamment de ressources.

Mettre en place des systèmes de justice équitables, et garantir plus d’équité dans l’accès à la terre ; construire des infrastructures en donnant priorité aux besoins des populations et des régions pauvres

Assurer plus d’égalité dans l’accès aux ressources financières en élargissant les systèmes financiers.

Encourager l’équité sur le marché de l’emploi, de façon à ce que sur tous les marchés, le travailleur soit protégé, et n’ait pas à souffrir de la discrimination.

La réforme foncière constitue un bon exemple d’un changement dans les politiques en faveur de l’équité. Par exemple, dans l’état indien du Bengale occidental, une réforme foncière a permis d’améliorer la sécurité dans le régime foncier applicable aux métayers, tout en leur garantissant au moins 75 pour-cent de leur production. Le résultat : une augmentation de 62 pour-cent de la productivité.

Améliorer l’accès des personnes pauvres au crédit est un autre moyen de rétablir l’équilibre des chances dans la recherche de la prospérité. Des études menées en Inde, au Kenya, au Zimbabwe et dans d’autres pays ont montré que les personnes pauvres payent des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que les riches. Ceci veut dire que les personnes pauvres investissent moins dans les petites entreprises qu’ils ne le feraient si les marchés de crédit fonctionnaient correctement.

Selon Ferreira, beaucoup peut être fait à l’échelle mondiale pour rétablir l’égalité des chances, et améliorer la vie des gens dans le monde en développement.

« Plus de liberté en matière de commerce, y compris pour les produits agricoles et les textiles, et une aide accrue et mieux utilisée sont autant de moyens d’aider les pays en développement, » dit-il.

Le rapport plaide également pour une aide accrue aux travailleurs des pays pauvres pour abolir les obstacles qui s’opposent à leur migration dans des pays plus riches, où ils pourraient gagner plus d’argent.

Selon le rapport, autoriser une migration temporaire plus importante dans les pays de l’OCDE, permettre aux pays en développement d’utiliser des médicaments génériques, et mettre au point des normes financières mieux adaptées aux pays en développement sont également des moyens possibles pour rétablir l’égalité des chances.

Source de l’information : http://web.worldbank.org/


RD

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