mardi 1 avril 2008

 

Notre planète surpeuplée?

Tiré d’un article de Vivian Song paru dans le Journal de Québec du 30 mars 2008

Il y a une limite au nombre d’humains que peut supporter la planète

Le phénomène de la surpopulation cache quelque chose de fondamentalement épouvantable pour l’écologie de notre planète : la multiplication à outrance de notre espèce.

La fécondité de l’espèce humaine était déjà considérée comme un grand problème dans les années 1979 en même temps que la fumée crasseuse qui s’échappait des cheminées d’usines. Les mouvements écologistes voyaient déjà le danger pour la planète de continuer à procréer avec autant d’insouciance.

Le mouvement Zero Population Growth (Population croissance zéro) suggérait aux futurs parents de penser aux conséquences planétaires de l’ajout d’une nouvelle bouche à nourrir.

Pour les environnementalistes, la naissance d’un enfant est le résultat d’un désir égoïste de préserver la lignée génétique des parents aux dépens des ressources de notre monde.

La Terre compte déjà 6,7 milliards d’humains et ce nombre devrait grimper à 9,2 milliards en 2050.

Pourtant, ses ressources ne se renouvellent pas assez vite pour compenser cette hausse de population, soutient le Fonds mondiale de la nature dans son Rapport planète vivante 2006.

Notre « empreinte écologique » a plus que triplé depuis 1961, ce qui surpasse de 25 % encviron la capacité de régénération de notre planète.

Questions controversées

Malgré tout, la classe politique à travers le monde semble montrer peu d’intérêt pour le problème, parce qu’il faudrait s’attaquer à trois grandes questions controversées : la Chine , l’immigration et l’avortement. , ou CIA, selon John Seager de l’Organisation Population Connection, qui a pris la relève du mouvement Zero Population Growth.

M. Serger et son groupe proposent de stabiliser la population de la planète par le biais de l’éducation et des programmes de planification familiale. « Notre objectif est de faire en sorte que la naissance de chaque enfant soit voulue et planifiée ».

Là-dessus, les États-Unis ont du pain sur la planche, car le tiers des naissances dans ce pays ne sont pas prévues et 10 % d’entre elles ne sont pas désirées. En même temps, les Américains consomment le quart environ des carburants fossiles de la planète.

Au Canada, le taux moyen de fertilité se situe à 1,5 enfant par couple. Mais le taux de fertilité aux États-Unis est le plus élevé parmi les pays développés. Pourquoi? Parce que les Américains n’ont pas tous accès facilement à des soins médicaux, parce qu’on leur enseigne dès l’école à observer uniquement des programmes d’abstinence et parce que plusieurs sont trop pauvres pour accéder à une éducation scolaire supérieure, soutient M. Seager.

D’autre part, la crainte au Canada qu’un taux de natalité trop bas ne puisse soutenir une population vieillissante n’est pas entièrement fondée, estime David Foot, professeur d’économie à l’Université de Toronto et auteur du succès de librairie Boom, Bust & Echo, un livre qui retrace les changements démographiques. «

L’évolution technologique demeure un gros facteur d’inconnus », fait-il remarquer.

Production agricole

Il y a cent ans, par exemple, les scientifiques affirmaient qu’il deviendrait impossible de nourrir la population du monde. Pourtant, depuis ce temps, les progrès de la technologie ont permis de multiplier par dix la production agricole.

« Le Canada est en excellente position à ce chapitre parce qu’il produit bien davantage que la lente croissance de son immigration, et nous avons en plus d’énormes quantités de ressources et d’eau potable ». Il serait facile, ajoute-t-il de critiquer les pays en développement pour leur fertilité débridée, mais ce serait bien hypocrite de notre part de le faire. Nous avons-nous-mêmes parcouru ce chemin. Nous nous sommes multipliés à outrance et avons souillé nos ressources et nos terres. Comment peut-on leur reprocher de produire trop d’enfants alors que nous leur avons déjà volé leur part de nourriture et d’énergie? « Les riches achètent et conduisent des véhicules plus gros et sont plus susceptibles de voyager en avion.

Certes, l’augmentation de la population est un problème terrible pour l’environnement, mais il y a bien d’autres problèmes qui ont trait à la culture, à la technologie et à la richesse qui jouent un rôle », selon M. Foot.

« On peut bien conduire des véhicules hybrides et acheter des lampes fluorescentes compactes, mais il ne faut pas compter sur la technologie pour nous tirer d’affaires, ajoute M. Seager. Nous devons créer un monde où il y aura assez de ressources pour tout le monde ».

TABLEAU INTÉRESSANT SUR LA DÉMOGRAPHIE

Populations en chiffres

Voici les dix pays les plus populeux de la planète en 2008. Le Canada se situe au 37e rang.

1. Chine 1 330 044 605
2. Inde 1 147 995 898
3. États-Unis 303 824 646
4. Indonésie 237 512 355
5. Brésil 191 908 598
6. Pakistan 167 762 040
7. Bangladesh 153 546 901
8. Russie 140 702 054
9. Nigeria 138 283 240
10. Japon 127 288 419
37. Canada 33 679 263

Villes et enfants uniques

La Chine a annoncé que sa politique d’un enfant unique par famille sera maintenue pendant au moins encore un autre dix ans.

Selon le Fonds des Nations unies pour la population, cette année est la première où plus de la moitié de la population du monte, soit 3,3 milliards d’habitants, vit dans les villes.

RD

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